Il est normal que les Français, et les hommes en général, soient plus sensibles et plus intéressés par des sujets qui touchent leur quotidien. Le logement, l'emploi, le pouvoir d'achat, la santé, les transports, sont vécus par chacun avec parfois tant de difficulté que les solutions de tel ou tel candidat aux élections sur ces sujets mobilisent toutes les attentions et tous les espoirs.
Logique donc que les candidats, dans une rivalité parfois sans foi ni loi, concentrent leurs promesses et leurs priorités sur ce qui touche le plus concrètement, le plus quotidiennement les électeurs et sur ce qui est le plus porteur électoralement.
Hélas, ces sujets promordiaux aujourd'hui, seront peut-être secondaires dans une génération.
Les experts du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) viennent de rendre, vendredi 6 avril 2007, leur dernier rapport sur le réchauffement climatique.
Quelques données claires, nettes, et aujourd'hui inévitables :
La hausse moyenne des températures entre 1990 et 2100 sera de 1,8°C à 6,4°C en fonction des régions.
20 à 30% des espèces animales et végétales disparaitront de façon irréversible.
D'ici 2050 le débit des cours d'eau devrait augmenter de 10 à 40% aux hautes latitudes et dans certaines régions topicales humides, mais baisser de 10 à 30% dans les zones sèches.
Les inondations seront amplifiées, mais les sécheresses aussi.
Les pays méditerrannéens seront confrontés à de régulières canicules, une augmentation des incendies de forêt et une réduction d'un tiers des ressources en eau potable.
En Europe, les Alpes perdront un tiers de leurs stations de ski. Les pays du Nord, par contre, deviendront plus fertiles grâce à un adoucissement de leur climat.
Le réchauffement provoquera la recherche d'exode de dizaines de millions de personnes venant des pays les plus touchés par la sécheresse.
Les causes de ces catastrophes sont les émissions dans l'air de nos gaz émis par le transport et l'industrie. Pour approfondir : http://www.ipcc.ch/languageportal/frenchportal.htm
Politiquement, il est plus que probable que ces sujets, parfois encore flous, inconnus ou lointains pour le grand public, seront le centre même des préoccupations de demain. Mais il est déjà bien tard. Les élus, les gouvernants qui agiront aujourd'hui pour commencer à limiter la casse seront reconnus demain comme des pionniers.
Alors, mesdames et messieurs les candidats, à vous de jouer.